Madame Bovary, chronique d’un monument littéraire

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Lire Flaubert, c’est mettre un pied en plein cœur de la culture française. C’est partir dans les terres normandes en plein cœur du XIXe siècle, entendre des histoires de mœurs, de tradition, des histoires de voisinage, de commérages ; c’est découvrir une autre époque et se dire que c’est fou car ça ne semble pas si loin…

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J’ai pu lire L’Education Sentimentale dans le cadre de ma licence. C’était riche de détails, d’informations sur la société de l’époque, et j’ai retrouvé tout ça dans Madame Bovary. Sans oublier l’ironie, injectée avec parcimonie dans des situations qui mettent en scène des personnages assez symboliques. Destin d’une vie illusionnée, Flaubert dresse le portrait d’une femme de province qui rêve de tout ce que la vie ne lui offre pas. Pourtant, entre ce que j’en avais entendu et ce que j’ai vraiment lu, j’ai été surprise de voir qu’il y avait autant de décalages…

Pour savoir de quoi un livre parle, rien de mieux que de le lire nous-même !

Pour moi, Madame Bovary c’était l’histoire d’une femme qui, parce qu’elle état malheureuse, lisait des livres et se projetait dans la fiction. C’était une femme douce, jolie, naturelle, qui n’avait juste pas eu de chance. J’imaginais de la poésie, de la mélancolie. J’attendais donc avec impatience ces passage, j’imaginais Emma lire des textes, se projeter, rêver les yeux ouverts… Et puis finalement rien. Le seul moment qui y ressemble, c’est lorsqu’elle va au bal (ça avait d’ailleurs un petit air de Bridgerton…) et qu’au retour, pendant des semaines et des mois, elle rêve de revivre ces mondanités. Mais c’est tout !

Mais alors, ça parle de quoi, Madame Bovary ?

L’histoire commence avec le petit Charles Bovary, à l’école, avec une description peu flatteuse. On le retrouve des années plus tard avec quelques a priori. Il est pourtant devenu médecin. Marié une première fois, il finit par épouser Emma, une jeune fille qui vient de perdre sa mère. Elle est issue des champs, travaille tous les jours, rayonne par sa beauté naturelle. A force de visite pour surveiller l’état de santé d’un membre de la famille, il finit par tomber amoureux et demande la main d’Emma à son père. Ils se marient, emménagent ensemble à Yonville, dans la campagne normande près de Rouen. Charles a obtenu une opportunité pour devenir médecin dans cette ville, dans laquelle nous allons rencontrer plusieurs personnages secondaires importants.

Charles et Emma sont mariés, Charles travaillent de ville en ville et il faut bien se rendre à l’évidence, Emma s’ennuie. Vient dont la fameuse invitation mondaine à un bal, qui met des étoiles dans les yeux de la jeune femme. Et puis la naissance de leur fille, pour laquelle Emma ne porte aucun intérêt. Elle commence à courtiser un homme, puis un autre qui finit par se lasser d’elle. Elle est chagrinée par ce rejet, et se sent coincée par la vie qu’elle subit au quotidien. Elle s’enfonce dans des dépenses bien au dessus de ses moyens, qu’elle cache à Charles, jusqu’à ce que la réalité lui revienne en pleine face. Je ne dirai rien de plus pour ne pas spoiler encore plus celles et ceux qui aimeraient lire cette histoire.

Médecine, courants de pensée, vie en province…

Flaubert ajoute par touche les idées de l’époque sur plusieurs sujets : la médecine et les techniques en vogue de l’époque, le décalage entre la vie en province et celle à la capitale, les manières de se cultiver, par correspondance… C’est assez intéressant de voir ces petites incrustations du quotidien dans une œuvre qui m’a parue aboutie. J’ai vraiment aimé me laisser porter au fil des pages, traverser les époques et découvrir la région rouennaise d’une autre manière.

Et vous, avez-vous lu Madame Bovary ? Qu’en avez-vous pensé ?

A bientôt pour une nouvelle chronique ! 🙂

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